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Politique

La Russie face aux bouleversements dans le monde arabe : au centre, l’Etat

Il s’agit du texte de l’intervention d’Adlene Mohammedi dans le cadre du Café jeunes chercheurs du Collectif Confluence à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Paris, le 8 mars 2014.

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Bibliothèque nationale de France

Présentation de l’intervention

Ce que bien des commentateurs ont qualifié de « printemps arabe » a été perçu par Moscou avec beaucoup de scepticisme et de parcimonie. Après la chute de l’URSS, cela aurait pu s’apparenter à un nouveau fossé entre la Russie et le monde arabe. Loin d’être écartée, la Russie apparaît au contraire comme une puissance incontournable, notamment dans le cadre de la crise syrienne. A travers des considérations à la fois géopolitiques, juridiques et purement sécuritaires, c’est la question de la survie de l’Etat qui semble mouvoir la politique étrangère de la Russie dans la région. Une question aujourd’hui centrale dans le monde arabe.

 

Introduction

Avant d’évoquer la politique étrangère de la Russie, en particulier dans le monde arabe, une courte introduction dans laquelle seront présentées les origines de celle-ci peut s’avérer utile. Il ne s’agit pas ici de faire un long retour historique sur la politique étrangère russe au XIXe siècle, ou sur le rôle joué par l’URSS tout au long du XXe siècle, mais simplement de rappeler quelques éléments majeurs des débats qui ont traversé la Russie postsoviétique. Comme souvent durant les périodes de crises, la décennie 1990 a été l’occasion d’un certain nombre de débats et de remises en question pour la Fédération de Russie naissante. Ces débats ont concerné à la fois la question de l’identité et la politique étrangère à adopter.

Très vite se pose la question du territoire dont hérite la Russie postsoviétique. Dès la fin de l’année 1992, le texte de la Commission Ambartsoumov[1] évoque le « calvaire de l’enfantement d’une Russie fédérale telle qu’elle n’a jamais existé, sur un territoire nouveau et réduit ne correspondant pas à la Russie prérévolutionnaire »[2]. Tandis que le monde se focalisait sur la fin de la guerre froide et la chute d’un régime totalitaire, lui rappelle ce sacrifice territorial.

Cette question du territoire devient d’autant plus importante dans les années 1990 qu’un courant de pensée la met au centre de son projet : le courant néo-eurasiste[3] d’Alexandre Douguine. On pourrait ainsi résumer ces théories : la Russie et ses voisins forment un ensemble « civilisationnel » distinct, notamment de « l’Occident ». Davantage qu’un « choc des civilisations », les idées néo-eurasistes identifient deux types d’antagonismes : puissances maritimes (héritières d’Athènes) versus puissances terrestres (héritières de Sparte) ; libéralisme versus tradition. Pour Anastasia Mitrofanova, professeur à l’Académie diplomatique de Russie, cette idée de civilisation distincte permet l’unité dans un vaste territoire, là où la promotion d’un Etat-nation à l’européenne conduirait à un conflit entre les Russes ethniques et les autres[4]. A l’inverse, l’écrivain Alexandre Soljenitsyne, sans céder à l’occidentalisme, avait une certaine méfiance pour les idées eurasistes car il craignait une dissolution russe dans « l’océan humain » asiatique[5].

L’émergence de ces débats s’accompagne de celle d’une discipline : la géopolitique. Comme le rappelle Anastasia Mitrofanova, les travaux d’Alexandre Douguine propulsent cette discipline largement méprisée à l’époque soviétique, et assimilée à « l’impérialisme ». Elle identifie une raison majeure pour expliquer cet intérêt soudain : une crise méthodologique liée au désintérêt pour les thèses marxistes. Une évolution analogue est évoquée par Edith W. Clowes, professeur de langues et de littératures slaves à l’Université de Virginie : nous passons d’une identité soviétique définie temporellement (avant-garde de l’histoire) à une identité postsoviétique définie géographiquement[6]. En d’autres termes, la géopolitique se substitue au marxisme ; l’espace se substitue au temps.

Les éléments constitutifs de la politique étrangère russe

Evgueni Primakov rassure à la fois les milieux communistes et les milieux néo-eurasistes en succédant à Andreï Kozyrev –« Monsieur Da »[7]­– à la tête de la diplomatie russe en 1996. C’est un arabophone, ancien envoyé spécial de Gorbatchev en Irak et ancien chef des renseignements extérieurs (SVR) qui succède à un libéral largement critiqué pour ses positions atlantistes. Primakov est un farouche défenseur d’un monde multipolaire et d’un rôle accru de la Russie au Moyen-Orient.

Quand Vladimir Poutine arrive au pouvoir, il hérite de tous ces débats. Ancien proche du libéral Anatoli Sobtchak[8], et en même temps largement conseillé par Evgueni Primakov, le président russe décide de mener une politique étrangère pragmatique, prônant à la fois dialogue et fermeté avec ses partenaires « occidentaux ». Peut-être plus enclin à donner des gages aux milieux « néo-eurasistes » et conservateurs lors de son troisième mandat –malgré un rappel de liens « civilisationnels » avec l’Europe–, un certain nombre de grands axes de la politique étrangère méritent d’être énumérés, visibles dans un certain nombre de discours et de documents[9] :

Le complexe obsidional (ou mentalité d’assiégé). Complexe justifié et exacerbé par trois éléments : l’élargissement de l’OTAN ; les révolutions colorées et le bouclier antimissile américain.

Le droit international. Les références au droit international sont récurrentes dans les discours russes. Le premier principe invoqué est celui de la souveraineté (son corollaire étant la non-ingérence), principe garanti par la Charte des Nations Unies. Seulement, étant attachée au bon fonctionnement du Conseil de Sécurité, principal garant de la sécurité internationale, la Russie a déjà autorisé des résolutions susceptibles de menacer ce principe (TSL[10] ; Libye[11]). En d’autres termes, la posture russe n’est pas tant dogmatique que conservatrice. Le concept de « responsabilité de protéger », apparu au début des années 2000 et mis en application en Libye, est l’une des cibles privilégiées des discours russes relatifs à la politique étrangère.

La question civilisationnelle. Autre concept récurrent de la diplomatie russe, Moscou veut opposer au « choc des civilisations » de Huntington un « dialogue des civilisations ». On pourrait ainsi se demander si le passage évoqué plus haut du marxisme à la géopolitique n’a pas pour corollaire sur la scène internationale un passage des « idéologies » aux « civilisations ». De ce point de vue, la Russie présente le caractère multinational de sa population comme un atout pour assurer ce « dialogue », et n’hésite pas à brandir les religions orthodoxe et musulmane comme des éléments de sa politique étrangère. Le 29 juin 2005, lors de la Conférence des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Sergueï Lavrov a décrit la Russie comme faisant partie du monde musulman. Cette dimension « civilisationnelle » s’applique aussi aux droits humains : leur respect doit se faire avec la prise en compte des caractéristiques « culturelles » et « historiques » de chaque Etat.

Un Etat fort. Après le traumatisme des années 1990, le rétablissement de la « verticale du pouvoir » par Vladimir Poutine concerne autant la politique intérieure qu’extérieure. Pour Moscou, l’Etat est le principal acteur de la vie internationale et le garant de la sécurité et de la stabilité.

Des partenariats plutôt que des alliances. La diplomatie russe a tendance à rejeter le concept « d’alliance » et la logique des « blocs » au profit de partenariats stratégiques ponctuels. Ce pragmatisme revendiqué permet à Moscou de dialoguer avec de multiples acteurs.

Un travail sur l’image. La question de l’image et des médias fait partie de la doctrine officielle de la politique étrangère russe. Le but est de contrer l’image négative que peut avoir la Russie à l’étranger. Cela passe notamment par la chaîne d’information Russia Today (RT[12] désormais) qui diffuse en anglais, en espagnol, mais aussi en arabe. La Russie cultive deux images radicalement différentes : d’un côté, en partie sous l’influence de l’Eglise orthodoxe et des milieux néo-eurasistes, l’image d’une puissance conservatrice et attachée aux traditions ; de l’autre, l’accueil réservé à Edward Snowden[13], ainsi que les programmes diffusés par RT (qui accueille notamment Julian Assange[14]) séduisent les milieux progressistes « occidentaux ». Moscou apparaît ainsi comme un foyer à la fois du conservatisme et de la subversion.

Moscou face aux bouleversements dans le monde arabe

D’abord, il est assez intéressant de noter, à la lecture du document relatif à la « conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie », approuvé l’an dernier par Vladimir Poutine, que les événements au Moyen-Orient furent assimilés à une volonté de retour à des « racines civilisationnelles ». Une lecture qui contraste avec la lecture libérale qui y a vu une aspiration à la démocratie face à des régimes autoritaires.

Ensuite, il faut rappeler aussi l’accent mis par le rapport du Club Valdaï[15] de 2012 sur l’islam politique, ainsi que sur le risque d’ingérence. Les auteurs du rapport ont largement critiqué l’intervention en Libye et l’interprétation extensive de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Pour les auteurs du rapport, cette attitude a largement déterminé la position russe dans le dossier syrien.

Le scepticisme russe (scepticisme partagé par un Etat aussi différent que l’Arabie saoudite) face à ce que bien des observateurs ont qualifié de « printemps arabe » s’explique à quatre niveaux : la crainte de voir disparaître des partenaires habituels ; le risque d’ingérence « occidentale » ; la méfiance vis-à-vis de l’islam politique et de son caractère réticulaire ; enfin, la peur de la disparition de l’Etat –notamment dans le cas syrien. La disparition de l’Etat est synonyme d’autoroutes pour le « djihad » transnational, un « djihad » transnational que Moscou a subi à deux reprises : à l’extérieur de ses frontières lors de l’intervention soviétique en Afghanistan ; à l’intérieur de ses frontières dans le cadre des guerres de Tchétchénie.

Dans le cadre de la crise syrienne, pour Moscou, il ne s’agit pas tant d’un soutien apporté à un régime qu’un soutien apporté à un Etat. Cela traduit une vision réaliste dans laquelle l’Etat est appréhendé tel qu’il est. Il peut faire face à deux types de menaces auxquelles la Russie n’est pas insensible : celles dont l’origine est en-deçà de l’Etat (les groupes de combattants) et celles dont l’origine est au-delà de l’Etat (l’ingérence de puissances étrangères).

La question de l’Etat dans le monde arabe

Les définitions de l’Etat ne manquent pas : la définition wébérienne lui confère le monopole de la violence légitime ; la définition bourdieusienne lui attribue un « monopole de l’universel » ; la définition relativement admise en droit international évoque une équation plus ou moins harmonieuse entre un territoire (défini par des frontières), une population, un gouvernement et des relations avec l’extérieur[16]. Quelle que soit la définition privilégiée, la question de l’Etat (ses fragilités, sa reconstruction, voire son existence même) se pose aujourd’hui dans le monde arabe.

Elle se pose aujourd’hui en Syrie à travers un processus de cloisonnement du territoire. Un cloisonnement à trois niveaux : d’abord, au niveau du discours. Cela passe par une rhétorique anti-terroriste classique. Ensuite, au niveau militaire. Cela passe par une volonté affichée de rendre le territoire le moins perméable possible afin de combattre les rebelles en vase clos. Le meilleur exemple de ce point de vue est le soutien apporté à des groupes armés kurdes afin de rendre la frontière avec le voisin turc imperméable. Enfin, au niveau du contrôle des flux migratoires. Une réflexion est actuellement menée par le régime afin de mettre en place un système de visas pour des citoyens arabes jusque-là exempts. Cette idée du cloisonnement du territoire se pose aussi pour une partie de l’opposition qui veut en finir avec des éléments transnationaux comme l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)[17]. Seulement, dans les deux cas, on a affaire à une situation paradoxale : le recours à l’extérieur, donc le décloisonnement, permet de mieux affronter l’adversaire en temps de crise ; mais une rhétorique et une lutte plus nationales, donc un cloisonnement, permettent à la fois de gagner en légitimité et de préparer toute éventuelle sortie de crise.

Au-delà du cas paroxystique syrien, la question de l’Etat se pose ailleurs dans le monde arabe. Elle se pose au Liban à travers la nécessité d’un « pacte national »[18] permanent, un équilibre fragile[19] à la fois politique et confessionnel. Comme en 1943, la question du recours à l’extérieur –notamment aux puissances régionales que sont l’Iran et l’Arabie saoudite– demeure prégnante dans la perspective de l’élection du prochain président. Elle se pose aussi à travers la volonté affichée de renforcer l’institution militaire dans un contexte de violences dont l’origine est à la fois sociale et politique. Elle se pose aussi en Irak, où le gouvernement central de Bagdad doit faire face à deux problèmes majeurs : la quasi-souveraineté du Kurdistan irakien et la guerre menée contre lui par des groupes dits liés à al-Qaïda. En Egypte, la question de l’Etat se confond presque avec celle du rôle prépondérant de l’armée après la courte parenthèse des Frères musulmans. Il est intéressant de noter ici que Moscou soutient l’institution militaire en Irak[20] et en Egypte[21] aussi vigoureusement qu’en Syrie, ce qui traduit davantage un principe général que des alliances particulières.

Nous pouvons ainsi multiplier les exemples. La querelle entre le Qatar et ses voisins du golfe traduit deux visions du rôle des Frères musulmans dans les affaires de l’Etat : positif pour Doha ; néfaste pour des pays comme l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui voient dans la confrérie une menace permanente. La récente fronde d’une partie du parlement koweïtien concernant l’entérinement d’un accord régional de sécurité, craignant d’éventuelles restrictions aux libertés publiques, traduit une volonté de défendre la souveraineté de l’Etat face à des considérations régionales. Au Yémen et en Libye, c’est la question du rapport au territoire qui se pose. Le Yémen se transforme en Fédération de six régions, tandis que l’éventualité d’une partition fut brandie en Libye. Dans le cas libyen, deux éléments peuvent être rappelés : le contrôle effectif d’un Etat libyen sur l’ensemble du territoire était déjà fragile sous Kadhafi ; tout comme en Irak, l’intervention militaire a conduit à un délitement de l’Etat qui conduit au chaos. Enfin, la question de l’Etat se pose d’une façon plus heureuse en Tunisie, où une nouvelle constitution, jugée exemplaire, a succédé à une période de troubles et de contestations analogues à celles ayant visé les Frères musulmans en Egypte.

On ne peut évoquer la question de l’Etat dans le monde arabe sans dire quelques mots de la situation palestinienne. Après tout, c’est là encore une question de contrôle effectif du territoire. Un contrôle empêché, non pas par de petits acteurs subversifs, mais par une puissance occupante.

 

[1] Président de la Commission des Affaires étrangères du Soviet suprême.

[2] Jean-Christophe Romer, « La politique étrangère russe sous Boris Eltsine », disponible à l’adresse : http://arabe.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001341.pdf

[3] Nous parlons ici de « néo-eurasisme » car le courant « eurasiste » est né dans l’émigration russe après la révolution bolchévique. Le débat entre « néo-eurasistes » et « occidentalistes » est une sorte de poursuite du débat entre ces derniers et les « slavophiles », débat majeur du XIXe siècle.

[4] Anastasia Mitrofanova, « La géopolitique dans la Russie contemporaine », Hérodote, 146-147 — « La géopolitique, des géopolitiques » (troisième et quatrième trimestres 2012).

[5] Andreï Gratchev, « D’ouest en est : les ambitions eurasiennes de Vladimir Poutine », Bertrand Badie et Dominique Vidal (dir.), L’état du monde 2014, Puissances d’hier et de demain, Paris, La Découverte, 2013.

[6] Edith W. Clowes, Russia on the Edge: Imagined Geographies and Post-Soviet Identity, Ithaca and New York, Cornell University Press, 2011.

[7] Ce surnom fait référence au ministre soviétique Andreï Gromyko, « Monsieur Niet ».

[8] Ancien maire de Saint-Pétersbourg.

[9] Nous pouvons citer ici la « Conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie », document approuvé par Vladimir Poutine le 12 février 2013.

[10] Le Tribunal spécial pour le Liban, inauguré en mars 2009, est destiné à poursuivre les responsables de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. C’est la résolution 1757 (2007) du Conseil de Sécurité qui autorise sa formation.

[11] Il s’agit ici de la résolution 1973 (2011) du Conseil de Sécurité qui a permis une action militaire en Libye.

[12] Chaîne de télévision d’information continue lancée en 2005 par l’agence de presse RIA Novosti, agence gouvernementale.

[13] L’informaticien américain qui a notamment révélé les programmes de surveillance de masse de la National Security Agency (NSA).

[14] L’informaticien australien qui a fondé et dirigé WikiLeaks. Sous le coup d’une extradition, il vit à l’ambassade d’Equateur à Londres. Sur RT, il a eu l’occasion de dialoguer avec des intellectuels comme Noam Chomsky, Tariq Ali, Slavoj Zizek ou encore avec le président tunisien Moncef Marzouki.

[15] Forum international annuel créé en 2004 par l’agence de presse RIA Novosti, agence gouvernementale.

[16] Convention de Montevideo de 1933 sur les droits et les devoirs des Etats.

[17] Initialement une émanation d’al-Qaïda en Irak, l’organisation s’en est progressivement affranchie.

[18] Référence au Pacte national de 1943.

[19] Cet équilibre fragile est aujourd’hui représenté dans le nouveau gouvernement. Mais des questions sensibles telles que celle du rôle du Hezbollah en Syrie, et plus généralement de ses armes, ou des menaces que fait peser l’émergence de groupes « djihadistes » hostiles à la fois au Hezbollah et au régime syrien, peuvent le remettre en cause.

[20] Selon RIA Novosti, un contrat de 4 milliards de dollars a été signé en 2012.

[21] Le président russe a apporté son soutien au maréchal al-Sissi pour la prochaine élection présidentielle.

Discussion

Une réflexion sur “La Russie face aux bouleversements dans le monde arabe : au centre, l’Etat

  1. Une réflexion intéressante qui pose un certain nombre de questionnements, dont je ne souligne ici que ceux qui m’ont particulièrement frappé, par mes connaissances, ou au contraire par mon absence totale de connaissances en lien avec le sujet :

    1- Le basculement entre une « Russie soviétique historique » et une « Russie post-soviétique géographique » est un concept intéressant, qui mériterait peut-être une enquête plus fournie (pas forcément en lien avec le présent article d’ailleurs)

    2- Je suis très sceptique quand aux mentions à des « héritières d’Athènes » et « héritières de Sparte » pour désigner des puissances maritimes et des puissances terrestres ; à mon sens, la métaphore est très idéaliste et ne reflète pas vraiment une réalité historique, mais plutôt une vision presque poétique. C’est mon avis.

    3- Le passage sur les relations « triangulaires » (quadrangulaires ?) entre la Russie, l’EIIL et le Kurdistan irakien (faut-il ajouter le gouvernement de Bagdad ?) éclaire d’un jour nouveau les actualités les plus récentes. À ce sujet, je m’interroge : la Russie semble vouloir conforter ou au moins préserver l’État dans le monde arabe, mais qu’en est-il lorsqu’il est question d’un État aussi « malmené » que l’Irak ? La stratégie russe aurait-elle tendance à soutenir un Kurdistan de plus en plus autonome face à l’EIIL mais aux dépens de Bagdad ? Ne serait-ce dès lors point une contradiction ? Sans oublier que dans cette équation à plusieurs inconnues il conviendrait d’ajouter l’aspect économique que représentent les hydrocarbures pour Erbil… Pour ne rien dire des Kurdes de Turquie…

    Publié par RM | 5 juillet 2014, 12 h 10 min

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